Jean Désy : Nous sommes poésie : Rencontres sur les sentiers de la poéticité essentielle : Entretiens : Les Éditions XYZ : 2022 : 280 pages

Les idéalistes subissent leur lot de moqueries. Quand ils sont poètes, on les traite de pelleteux de nuages. J’imagine qu’à la lecture des entretiens regroupés ici, quelque mauvaise langue pourrait s’amuser à les résumer ainsi : le monde moderne est étouffant, on perd le sens de la vie, on se limite à la gagner à la sueur de son front, on ne sait plus à quel saint se vouer, on a perdu la foi depuis belle lurette, on est envahi par mille gadgets technologiques, le progrès a tout gâché, tout va trop vite, on fonce droit sur un mur, le climat se réchauffe, la planète va exploser, la catastrophe est inévitable. Heureusement, la poésie est là, qui nous permettra selon Désy et ses acolytes d’appliquer les freins, car on doit selon tous ces rêveurs revenir en arrière pour se reconnecter avec la nature et ainsi retrouver la source pure de l’existence.

On aurait beau jeu de tourner à la blague des enjeux qui de toute évidence sont plutôt fort sérieux. Car, en effet, à supposer que soient dans ces entretiens surestimés le rôle et les pouvoirs de la poésie, les problèmes auxquels fait face l’humanité à l’heure actuelle sont pour le moins alarmants. Les compagnons et les compagnes de Désy ne délirent pas lorsqu’ils en font mention. Ce sont, tels qu’identifiés par le drôle d’oiseau moqueur, le « parodieur » de tantôt, les urgentes questions du réchauffement climatique, la vie frénétique telle qu’on la connaît dans les grandes villes, la perte généralisée du sens, l’étiolement du politique et de l’éthique. De tout cela, la moquerie ne saurait avoir raison. Là où le cynisme, ou du moins le scepticisme, semblera plus justifié, c’est lorsque d’un commun accord les invités de Jean Désy entament un même refrain, à savoir comme l’indique la quatrième de couverture que « le monde a un besoin urgent de poésie. » Car la poésie, qu’est-ce à vrai dire ? Tout juste des mots que d’aucuns confondent avec du vent, des paroles insensées que l’on pourrait croire tirées d’un chapeau, au hasard, des rythmes, des sonorités, de vagues images, des vers curieux comme ceux que cite Jean Désy : « La terre est bleue comme une orange », ou des vers parfois franchement tirés par les cheveux : « L’étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles, / L’infini roulé blanc de ta nuque à tes reins; / La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles /Et l’Homme saigné noir à ton flanc souverain. » De toute évidence, tout le monde sait que l’étoile ne pleure pas et personne ne ressent vraiment l’urgent besoin d’être sauvé ou consolé par la poésie. On le sait, le procès intenté à cette dernière est loin d’être récent. Il faut être un poète comme Baudelaire pour prétendre que « Tout homme bien portant peut se passer de manger pendant deux jours, de poésie, jamais. » Le commun des mortels inversera plutôt cette assertion, faisant alors valoir que le ventre en criant famine affirme que la nécessité du pain l’emporte sur le besoin de poésie. Le bon sens veut que tout homme bien portant puisse se passer éternellement de poésie, mais de nourriture, jamais. 

Mais le « bon sens » est souvent un peu niais. Le gros bon sens manque souvent de subtilité. Parlant de tout autre chose, une amie de Désy, il s’agit de Karine Poitras, fait remarquer que : « C’est vraiment une métaphore ». Voilà un énoncé lourd de sens, qui laisse entendre que lorsqu’il s’agit de poésie de nombreux malentendus sont possibles, car si la métaphore est un des principes actifs de la poésie, ce mot lui-même, celui de « poésie », peut être employé métaphoriquement. Et alors, les propos de Baudelaire, ainsi que la majorité des propos que nous lisons dans le recueil d’entretiens de Désy, doivent être entendus autrement qu’au pied de la lettre, la poésie ne se limitant pas uniquement au genre littéraire généralement désigné par ce terme ; en fait, elle englobe par les vertus de la métonymie ce à quoi justement elle peut être associée, c’est-à-dire un état, un état que l’on dira poétique quand bien même nul poème n’en serait l’élément déclencheur.

Pour en revenir à notre oiseau moqueur, lequel décidément avait les oreilles bouchées à l’émeri, ce ne sont pas d’abord et avant tout des poèmes qui sont appelés à la rescousse de l’humanité, et ce n’est pas non plus d’un retour aux sources qu’il s’agit, mais bien plutôt d’une avancée, d’un mouvement comparable à celui animant les eaux d’un estuaire, lesquelles participent d’un élargissement, d’une ouverture que l’auteur et ses compagnons et compagnes appellent la poéticité.

Un tel titre, Nous sommes poésie, n’annonce pas un ouvrage appartenant à ce qu’il est convenu d’appeler une poétique. Les compagnons de Désy ne sont pas conviés en tant que théoriciens spécialistes de la poésie ou du langage. Certains sont poètes, mais pas tous. Des musiciens sont interrogés, des cinéastes, des psychothérapeutes également. Tous et toutes sont des coureurs de bois dans l’âme. La poéticité est autant leur affaire qu’elle peut être celle du premier venu, pour peu que celui-ci prenne un moment de répit afin de s’arrêter pour regarder le monde autour de lui, le monde de la nature surtout, même si certains témoignages recueillis par le poète soulignent qu’il existe également une poéticité de la ville.

Qu’on prête d’abord attention à ce que Jean Désy écrit dans l’introduction de son volume : « Une autre étape de la révolution cartésienne amorcée depuis plusieurs siècles, qui a mené l’humanité au bord de l’effondrement, doit cette fois tourner autour de la quête de grâce, c’est ma conviction intime. » La quête dont parle Désy correspond, allégoriquement, à un voyage. Le poète nous adresse une invitation au voyage : « L’amour, mais un amour gratuit, agapan, représente la bouée vers laquelle l’humanité doit diriger son navire dans ce voyage qui est le sien. Et pour boussole, je propose la poéticité, avec, en vigie, les poètes. » Ceci se trouve dans les toutes premières pages de l’ouvrage. À la toute fin, dans l’avant-dernière discussion, l’une des plus riches à mon avis, celle avec Karine Poitras, une psychologue qui enseigne à l’Université du Québec à Trois-Rivières, Désy rappelle qu’il l’a connue dans la toundra, au Nunavik. Il écrit que « la croiser, c’est reprendre contact avec tout l’espace nordiciste où mon âme, je le sais maintenant, a pu voler, et le plus librement. » La fonction d’une boussole est d’indiquer comme chacun le sait la direction du nord. Dans son introduction, Désy propose que la poéticité soit notre boussole. Il n’est pas exagéré de dire que la poéticité rêvée de Jean Désy se déploie et s’accomplit pour lui tout naturellement dans et par la nordicité. Les territoires du nord de l’hémisphère boréal alimentent sa joie et son émerveillement, favorisent ses dispositions à la méditation et au recueillement, font naître en lui des illuminations. À la faveur de ses séjours dans le Grand Nord, Désy a pu connaître des éblouissements, se sentir avec son amie Karine happé par des « forces magiques […] autant cosmiques qu’animales, grâce aux aurores boréales et aux immenses troupeaux de caribous. » La lecture de Non, je ne mourrai pas, récit poétique paru récemment chez Mémoire d’encrier, donnera une bonne idée de cette poéticité nordique si chère à l’auteur.

Dans le volume d’entretiens qu’il nous propose, de nombreuses définitions permettent de saisir l’importance de la poéticité, dont on aura compris qu’elle est étroitement liée au « poème-poème », tout en débordant cependant les cadres limitatifs du discours à proprement parler poétique. J’aimerais recenser quelques-unes de ces définitions. Elles ne permettent pas de faire l’économie du recueil d’entretiens, mais elles en donnent une idée assez juste. Je souhaiterais donner à mon tour la parole à chacun et à toutes. Malheureusement, il me faut couper la parole à la plupart des ami(e)s de Désy. « Quel est le diamant qui reste quand on a tout enlevé ? » demande Rosalie Trudel. Qu’on se rassure, je n’enlèverai pas tout. Mais j’espère à tout le moins que ce diamant qui restera mettra en lumière ce noble mobile qu’est la poéticité.

Isabelle Duval distingue le « poème-poème » de la poéticité. Cette dernière correspond à « l’état de grâce poétique », est « la poésie dans son sens le plus large. »

Pour Mathieu Simoneau, poète que passionne la sylviculture, « Mettre mes mains dans la terre, c’est l’acte le plus poétique que j’ai pu trouver. Et ça, des générations entières d’humains l’ont connu avant nous. Ils ont vécu dans un état de poéticité qui n’a rien à voir avec les livres, peut-être, mais qui valait son pesant d’or en matière de poésie, même si c’est peut-être demeuré muet en eux. Grâce à la poésie exprimée par le langage, on réactive cet état. » De telles déclarations peuvent fournir matière à débat. Il n’est pas dit qu’anciennement le pauvre paysan qu’un sol hostile, de pierres et de souches rébarbatives, peinait à nourrir, ait pu réellement élever son âme sur les voies aériennes de la poéticité. J’indiquerai plus loin, à la lueur de certains témoignages, que ce qu’avance Simoneau ne doit pas trop rapidement être balayé du revers de la main.

Pierre Lussier fait une association. Il ne parle pas directement de poéticité, mais, amené à s’exprimer au sujet de la lumière, il établit spontanément un lien avec la notion de « présence », laquelle me paraît bien proche de la notion de poéticité. Présence chère à Yves Bonnefoy et à tant d’autres poètes. Caillois parle pour sa part de l’embellie.

Claude Paradis, poète et essayiste, est interrogé sur l’ « appellation ‘‘poéticité’’ ». Voici sa réponse : « Je pense que c’est un beau mot, assez répandu, bien que plutôt difficile à définir. […] La poéticité, c’est une lecture que l’on fait de la vie qui n’est pas dans le sens du prosaïque, ce qui ne veut pas dire qu’on doive toujours écrire en vers. » On le voit ici, la frontière est mince et poreuse séparant poéticité et poésie, ce qui entraîne Paradis à quitter la première pour focaliser sur la seconde à laquelle il la relie de manière sans doute intuitive. Le poème-poème est pour lui de toute évidence le véhicule premier menant à l’état de poéticité. Une nuance de taille apparaît bientôt dans la discussion des deux hommes, Paradis déclare ce qui suit : « On n’est pas obligé d’être poète pour vivre la poéticité par rapport au monde, tout comme on peut faire des vers et ne pas toucher au poétique. » Voilà qui a le mérite d’être clair. Aucune des discussions contenues dans l’ouvrage ne fait valoir un point de vue contraire.

Les entretiens sont regroupés en 10 chapitres, chacun possède son titre et est précédé d’une brève présentation. Dans la section intitulée « poésie et rythmicité », l’auteur rapproche les unes des autres les différentes pratiques artistiques que sont la danse, la musique et la poésie. Il écrit : « Tous ces arts amalgamés sont plus qu’essentiels pour révéler une fondamentale poéticité sans laquelle l’absurdité existentielle prendrait trop de place, sinon toute la place. » Il avait pris soin dans l’introduction et même dans l’exergue emprunté à Camus de souligner le rôle de consolation voire de guérison qui est celui de la nature, on pourrait dire ici de la poéticité. La poéticité s’oppose à l’absurdité que nous impose la vie moderne. S’aventurer en forêt, c’est sortir de ce monde absurde, en émerger et renaître, fort des forces que la nature distille. On verra dans certains entretiens que maints intervenants plongent volontiers au cœur de cette nature. L’auteur lui-même, pris d’un certain vertige, au comble de l’émerveillement pourrait-on dire, sans pourtant qu’une idée de suicide l’y pousse, au plus fort de l’état de poéticité, « en immersion dans le moment », happé justement par la beauté du spectacle qui s’offrait à ses yeux, aura songé à se jeter dans le trou fascinant que décrit Stéphanie Lavoie, un « trou dans la glace qui donnait accès à une parcelle de l’eau qui coule jusqu’en bas. » La scène se passait « sur la chute Delanay gelée. »

Avec David Gaudreau, « la poésie, c’est une clef. » Un peu plus loin dans la discussion, Gaudreau fait savoir que « le poème, c’est le petit trou de la serrure par lequel je vois quelque chose de tellement plus grand que ça m’apaise. » Il parle du lâcher-prise, se décrit comme un croyant qui ignore ce en quoi il croit, fait un lien entre la poésie et le sacré, en vient à parler d’amour. Le mot amour reviendra souvent tout au long des divers entretiens de l’ouvrage, soit dans la bouche des différents interlocuteurs, soit dans celle du rassembleur, de l’initiateur de ces rencontres.

Nadia Delisle croit que « la poéticité est un état d’être intérieur, un regard qui donne du sens, de la vibrance à la vie. » Comme d’autres, elle parle de connexion, déplore les « courses folles » qui perturbent notre rapport à la vie, et privilégie finalement « un état de présence qui est au-delà des mots. »

Il est possible que ce soit dans la discussion entre Jean Désy et son propre fils que revienne le plus souvent le mot « joie ». Leur entretien ouvre à « la poéticité entourant la forêt boréale ». J’ai mentionné que selon moi, poéticité et nordicité vont de pair chez Désy. Son fils ne semble pas vivre et penser autrement. Pour eux, l’apoéticité assurément se situe du côté « de la surabondance actuelle des machines, des moteurs et des robots », dixit Jean Désy. Le fils ne le contredit pas, qui parle lui aussi de connexion entre les hommes et la nature. Au fils qui avance que la « poéticité » nous met en lien avec la beauté, la grâce, l’être et la vérité », le père surenchérit en confessant un peu plus tard qu’il « aime bien le mot communion. »

J’ai omis de mentionner que les échanges que nous propose Désy dans Nous sommes poésie ont, pour la plupart, eu lieu en pleine nature, à l’occasion de ce que l’on pourrait appeler des retraites poétiques. Il invitait ses amis dans son « campe » en pleine forêt, dans la vallée Bras-du-Nord. La communion y prenait alors tout son sens, dans le rapprochement des poètes venus écrire et lire des poèmes au sein de la nature sauvage.

Il est fait allusion à Baudelaire dans l’entrevue d’Andrée Lévesque Sioui. Désy avance qu’en s’éloignant de la poésie, en n’y croyant pas, on restreint son champ existentiel. En fait, il pose une question. Or, comme bien souvent, poser une question, c’est y répondre. Il interroge : « La poésie n’est-elle pas aussi essentielle que le fait de manger et de respirer? » Ce à quoi son interlocutrice répond par l’affirmative.

Pour une Marianne Lavoie, poète à ses heures et externe en médecine, la poésie se trouve à l’état brut au milieu des bois. Elle croit cependant que même dans la cité, il est possible, moyennant un « état d’esprit et une disposition adéquate » de « capter la poéticité, puis la faire naître en notre intérieur et la cristalliser dans un langage imagé que d’autres pourront capter à leur tour. » À ceux et celles qui croiraient qu’une telle possibilité ne s’offre qu’à des gens en moyens, instruits et jouissant d’un luxe les autorisant à s’extraire de l’indigence matérielle et spirituelle à laquelle est réduit le plus grand nombre, il faudrait objecter que cette captation de la poéticité qui, comme l’indique une Nadia Delisle, « demande une sensibilité et une qualité d’écoute pour que tout puisse émerger », se manifeste d’abord et avant tout par une ouverture de l’âme qui a nom « amour ».

Je cherche en vain dans l’ouvrage le passage où sur ce point se trouve un témoignage fort éloquent. Ce témoignage est relatif à une expérience de voyage. Quelque part, en Asie je crois, quelqu’un a observé des scènes de « connectivité » : des miséreux atteints de graves maladies éprouvaient des sentiments d’empathie à l’endroit de leurs semblables, atteints également de maladies incurables. La sérénité se manifestait dans chacun de leurs gestes. On les eût crus volontiers touchés par la grâce. On se rappellera que la poéticité a été associée justement par l’un des participants à un « état de grâce », ou comme le dit Désy lui-même à « l’art d’être dans la joie », à une « plus-que-vie ». Rosalie Trudel abonde dans ce sens. Elle considère que « la poésie [est] un sanctuaire, une forme de spiritualité. » Au « sens large », la poésie (disons donc « la poéticité »), « c’est la présence, la connexion, le fait d’être vivant […]. Cette « qualité de présence accrue », est affaire de communion. Karine Poitras, de son côté, ajoute que « la poéticité, entre autres, c’est de donner du sens à ce qui arrive, aux relations que l’on entretient avec les autres, à ce qu’on fait dans la vie. » Comme le souligne Annie Arsenault, « La poésie, c’est la constellation qui trace les liens entre moi comme étoile et les étoiles qui m’entourent. »

En tout et partout, Jean Désy se sera entretenu avec trente-deux individus. Tous et toutes lui ont parlé « à langue déliée », avec leur cœur. Ils ont parlé d’art, de poésie, de nature et surtout de l’importance que la poéticité revêt à leurs yeux. C’est dans la joie qu’ils ont rappelé ce grand devoir qui est le nôtre, et qu’un seul mot finalement résume : le mot amour.

Auteur : Daniel Guénette

Écrivain québécois. Publie ouvrages de poésie (dont Varia au Noroît) et romans (Dédé blanc-bec, etc. à La Grenouillère). Ai enseigné la littérature au niveau collégial. À la retraite depuis 2011. Me consacre à des lectures dont je rends compte sur mon blogue : Blog de Dédé blanc-bec : 4476:HOME:BOLG Notice biographique (voir L'Île : litterature.org) Daniel Guénette est né le 21 mai 1952. Il est originaire de Montréal. Il a vécu son enfance et la majeure partie de son existence dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Après des études en lettres à l’Université de Montréal, où il obtient un diplôme de maîtrise en création littéraire, il enseigne la littérature au cégep de Granby. En 2011, il prend sa retraite après 34 années d’enseignement. À l’aube de la soixantaine, il renoue avec l’écriture qu’il avait cessé de pratiquer durant près de vingt ans. Il produit alors deux recueils de poésie (Traité de l’Incertain en 2013, Carmen quadratum en 2016) et un récit (L’École des Chiens, en 2015). Dans son œuvre antérieure alternaient ouvrages de poésie (3 titres au Noroît, 2 chez Triptyque) et productions romanesques (3 titres chez Triptyque). Ces ouvrages furent publiés entre 1985 et 1996. L’ensemble fut bien reçu par la critique. À l’occasion du vingtième anniversaire des éditions Triptyque, feu Réginald Martel écrivait : « Et on soupçonne que bien des éditeurs seraient ravis d’inscrire à leur catalogue, parmi quelques auteurs de Triptyque, le nom d’un Daniel Guénette, par exemple. » J. Desraspes a enchanté Jean-Roch Boivin : « Ce roman est un délicieux apéritif, robuste et délicat, son auteur un écrivain de talent et de grands moyens. » Réginald Martel parle d’un roman « qu’on dévore sans reprendre son souffle » ; il salue également la parution des romans qui suivent, se montrant surtout favorable à L’écharpe d’Iris. Pierre Salducci écrit dans Le Devoir un article très élogieux sur ce roman : « L’écharpe d’Iris est une réussite, une petite musique qui nous parle de la nature humaine et qu’on n’arrive pas à oublier. Un roman magnifique, un vrai. Pas un phénomène de mode. Pas un produit branché et périssable. Mais de la littérature. Tout simplement. » L’École des Chiens, qui en 2013 marque le retour de l’auteur au récit, a été commentée de manière positive par divers blogueurs, dont le poète Jacques Gauthier, sur Blogues Église catholique à Montréal : « Ce beau récit du poète Daniel Guénette évoque, avec pudeur et humilité, les onze années vécues auprès de Max qu’il a dû faire euthanasier à cause d’un cancer. Ils sont rares de tels livres qui traitent si tendrement de la relation entre un homme et son animal de compagnie. Ça parle de vie et de mort, d’attachement et d’amitié, d’enfance et de solitude. » Pour sa part, Topinambulle écrit : « Dans ce très beau récit, un homme apprivoise doucement le deuil de son chien. À la manière de Rousseau, Daniel Guénette nous invite à le suivre dans ses promenades, dans les méandres de ses souvenirs, où l'évocation de l'ami fidèle nous servira de guide. »). Dominic Tardif, dans le Devoir, 4 juillet 2015, a rendu compte chaleureusement de ce récit. Il a souligné qu’avec ce dernier, l’auteur avait produit « de la vraie littérature » : « Plus qu’un livre sur un maître et son animal, L’école des chiens célèbre le pouvoir de l’écriture qui, chez Daniel Guénette, n’aspire pas à remplacer l’en allé, mais bien à en continuer la vie. » Recommandé avec enthousiasme à ses téléspectateurs, ce récit a fait l’objet d’un échange de cadeaux à l’émission LIRE présentée sur ARTV. À partir de 1975, l’auteur a collaboré à diverses revues de littérature à titre de poète et de critique. On peut lire ses plus récentes recensions dans la revue Mœbius. Pour l’une d’elles, l’auteur a été finaliste au Prix d’excellence de la SODEP 2016, dans la catégorie Texte d’opinion critique sur une œuvre littéraire ou artistique.

3 réflexions sur « Jean Désy : Nous sommes poésie : Rencontres sur les sentiers de la poéticité essentielle : Entretiens : Les Éditions XYZ : 2022 : 280 pages »

  1. Plutôt déroutante mais intéressante cette chute en amour de la poéticité après l’exploration de tous ces sinueux méandres. La poésie redevient ronsardienne?

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  2. Ronsardienne ? Je ne sais pas. Chose certaine, Désy aime la nature et croit qu’une part de notre salut réside dans une réconciliation avec elle. J’espère que cette « traduction » en mes mots ne trahit pas sa pensée.

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